EN VRAC...ELEMENTS EPARS POUR VOTRE
REFLEXION PERSONNELLE ET...ALIMENTER
VOTRE PRIERE...
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Les ambassadeurs des 28 pays membres de l'UE ont adopté le 21 juin la prolongation, pour six mois, des sanctions économiques décrétées contre la Russie durant l'été 2014. Or, certains pays freinent ce processus.
Quoique les représentants permanents de l'UE aient approuvé la prolongation des sanctions contre la Russie, le gouvernement italien veut apporter des amendements au texte, "freinant" de nouveau ce processus, rapporte Radio Free Europe (RFE).
Selon le site Web de RFE, le gouvernement italien veut qu'une clause portant sur la disposition de Bruxelles à réviser sa politique envers la Russie au cours de l'année 2016 y soit inclue.
Comme le souligne l'observateur de RFE, c'est "au dernier moment" que les Italiens ont avancé cette revendication. Une démarche similaire avait déjà été entreprise par Rome l'année passée, lorsque l'UE examinait la prorogation des sanctions antirusses jusqu'à la fin du mois de juillet 2016.
Contactés par RFE, les diplomates européens ont toutefois assuré que les sanctions allaient de toute façon être prorogées. Quant aux actions entreprises par Rome, elles ne feront que repousser jusqu'au sommet de l'UE, prévu les 28 et 29 juin, leur adoption définitive.
Plus tôt dans la journée il avait été annoncé que la décision de prolonger les sanctions contre la Russie était également freinée par le parlement de la France, qui appelle à alléger les sanctions imposées contre Moscou.
source
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Le Pape François a commencé son voyage en Arménie par une visite à Etchmiazdin, le « Saint-Siège » de l’Église apostolique arménienne, situé à une quinzaine de kilomètres de la capitale Erevan.
Revêtu d’une simple étole arménienne, le Pape est entré dans la cathédrale accompagné par les fidèles, les prêtres et les évêques de l’Église apostolique et par le Patriarche Karékine II, qui avait reçu le Pape à l’aéroport avec le Président de la République. Karékine II avait rencontré le Pape François deux fois à Rome, lors de son intronisation en mars 2013, et lors de la Messe de commémoration du martyre arménien en avril 2015.
Ce sont donc deux frères dans la foi qui se sont rencontrés cet après-midi, une fraternité qu’ils ont mise en évidence dans leurs interventions respectives.
Le commentaire de Cyprien Viet à lire / écouter sur Radio Vatican.
Texte intégral du discours du Pape François traduit en français ci-dessous.
VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
EN ARMÉNIE
(24-26 JUIN 2016)
Visite de prière à la Cathédrale apostolique
Discours du Pape François
Etchmiadzin
Vendredi 24 juin 2016
Sainteté, Frère vénéré,
Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens,
Très chers frères et sœurs dans le Christ !
avec émotion j’ai franchi le seuil de ce lieu sacré, témoin de l’histoire de votre peuple, centre rayonnant de sa spiritualité ; et je considère comme un don précieux de Dieu de pouvoir m’approcher du saint Autel à partir duquel a brillé la lumière du Christ en Arménie. Je salue le Catholicos de tous les Arméniens, Sa Sainteté Karekin II, que je remercie de tout cœur pour l’heureuse invitation à venir visiter la sainte Etchmiadzin, les Archevêques et les Evêques de l’Eglise apostolique Arménienne, et je vous remercie tous pour l’accueil cordial et joyeux que vous m’avez offert. Merci, Sainteté, de m’avoir accueilli dans votre maison. Beaucoup plus que des paroles, ce signe d’amour dit, de manière éloquente, ce que signifient l’amitié et la charité fraternelle.
En cette occasion solennelle je rends grâce au Seigneur pour la lumière de la foi allumée sur votre terre, la foi qui a conféré à l’Arménie son identité particulière et qui l’a rendue messagère du Christ parmi les Nations. Le Christ est votre gloire, votre lumière, le soleil qui vous a illuminés et qui vous a donné une vie nouvelle, qui vous a accompagnés et soutenus, surtout dans les moments de plus grande épreuve. Je m’incline devant la miséricorde du Seigneur, qui a voulu que l’Arménie devienne la première Nation, depuis l’année 301, à accueillir le christianisme comme sa religion, en un temps où, dans l’empire romain, les persécutions faisaient encore rage.
La foi au Christ n’a pas été pour l’Arménie comme un vêtement que l’on peut mettre ou retirer selon les circonstances ou les convenances, mais une réalité constitutive de son identité même, un don d’une immense portée à accueillir avec joie et à garder avec application et force, au prix de la vie elle-même. Comme l’a écrit saint Jean-Paul II, « avec le “Baptême” de la communauté arménienne […] naît une identité nouvelle du peuple, qui deviendra une partie constitutive et inséparable du fait d’être Arménien. Il ne sera plus possible de penser à partir de ce moment que, parmi les composantes de cette identité, ne figure pas la foi dans le Christ en tant qu’élément constitutif essentiel » (Lett. ap. pour le 1700ème anniversaire du Baptême du peuple arménien, 2 février 2001, n. 2). Que le Seigneur vous bénisse pour ce témoignage lumineux de foi, qui montre de manière exemplaire la puissante efficacité et fécondité du Baptême reçu il y a plus de 1700 ans, avec le signe éloquent et saint du martyre, qui est resté un élément constant de l’histoire de votre peuple.
Je remercie le Seigneur aussi pour le chemin que l’Eglise Catholique et l’Eglise Apostolique Arménienne ont accompli à travers un dialogue sincère et fraternel, dans le but de parvenir au partage plénier de la Table Eucharistique. Que l’Esprit Saint nous aide à réaliser cette unité pour laquelle je prie Notre Seigneur, pour que ses disciples soient une seule chose et que le monde croie. J’aime rappeler ici l’impulsion décisive donnée à l’intensification des relations et au renforcement du dialogue entre nos deux Eglises, dans les temps récents, par leurs Saintetés Vasken I et Karekin I, par saint Jean Paul II et par Benoît XVI. Parmi les étapes particulièrement significatives de cet engagement œcuménique je rappelle la commémoration des Témoins de la foi au XXème siècle, dans le cadre du Grand Jubilé de l’année 2000 ; la remise à Votre Sainteté de la relique du Père de l’Arménie chrétienne saint Grégoire l’illuminateur pour la nouvelle cathédrale de Yerevan ; laDéclaration commune de Sa Sainteté Jean Paul II et de Votre Sainteté, signée ici dans la Sainte Etchmiadzin ; et les visites que Votre Sainteté a accomplies au Vatican à l’occasion d’importants événements et commémorations.
Le monde est malheureusement marqué par des divisions et des conflits, comme aussi par de graves formes de pauvreté matérielle et spirituelle, y compris l’exploitation des personnes, même d’ enfants et de personnes âgées ; et il attend des chrétiens un témoignage d’estime réciproque et de collaboration fraternelle, qui fasse resplendir devant toute conscience la puissance et la vérité de la résurrection du Christ. L’engagement patient et renouvelé vers la pleine unité, l’intensification des initiatives communes et la collaboration entre tous les disciples du Seigneur en vue du bien commun, sont comme une lumière resplendissante dans une nuit obscure et un appel à vivre dans la charité et dans la compréhension mutuelle même les différences. L’esprit œcuménique prend une valeur exemplaire aussi au-delà des limites visibles de la communauté ecclésiale, et représente pour tous un rappel fort à concilier les divergences par le dialogue et la valorisation de ce qui unit. De plus, il empêche l’instrumentalisation et la manipulation de la foi, parce qu’il oblige à en redécouvrir les authentiques racines, à communiquer, à défendre et à propager la vérité dans le respect de la dignité de tout être humain et d’une manière qui fait transparaître la présence de cet amour et de ce salut que l’on veut répandre. On offre de cette manière au monde - qui en a l’urgent besoin – un témoignage convaincant que le Christ est vivant et agissant, capable d’ouvrir toujours des voies nouvelles de réconciliation entre les Nations, les civilisations et les religions. On atteste et on rend crédible que Dieu est amour et miséricorde.
Chers frères, quand notre agir est inspiré et mû par la force de l’amour du Christ, la connaissance et l’estime réciproque grandissent, de meilleures conditions sont créées pour un chemin œcuménique fructueux et, en même temps, on montre à toute personne de bonne volonté et à la société tout entière une voie concrète qui peut être parcourue pour harmoniser les conflits qui déchirent la vie civile et creusent des divisions difficiles à guérir. Que Dieu Tout-Puissant, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’intercession de Marie Très Sainte, de Saint Grégoire l’Illuminateur, « colonne de lumière de la Sainte Eglise des Arméniens », et de saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Eglise, vous bénisse tous et toute la Nation arménienne et qu’il la garde toujours dans la foi qu’elle a reçue des pères et dont elle a glorieusement témoigné au cours des siècles.
Source : site internet du Vatican.
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Arte a consacré un documentaire de grande qualité sur les chrétiens d'Orient, rappelant qu'ils étaient là avant les musulmans :
"Minée par les persécutions, l’exil et le recul de ses droits, la communauté chrétienne va-t-elle disparaître du Moyen-Orient ? Un saisissant panorama de sa fragile condition dans cinq pays : l’Irak, la Syrie, la Turquie, l’Égypte et le Liban.
Au début du XXe siècle, un habitant du Moyen-Orient sur quatre était chrétien. Aujourd’hui, ils sont largement minoritaires (11 millions parmi 320 millions de musulmans).
Chaque année, des milliers d’entre eux sont massacrés, souvent parce qu’on les assimile à un Occident qui, pourtant, ne les soutient guère. Peu à peu, ils disparaissent de la région qui a vu naître leur religion. Ils descendent en effet des premiers chrétiens qui fondèrent des communautés religieuses au cours du Ier siècle, quand l’Europe était païenne.
Au VIIe siècle, ils ont accompagné l’avènement de l’islam. Cet ample et passionnant documentaire explore leur fragile condition dans cinq pays : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie et l’Égypte. D’une région à l’autre, leur position minoritaire les conduit souvent à s’allier au pouvoir en place en échange d’une protection incertaine."
Ce documentaire de 87mn peut être vu jusqu'au 16 juillet.
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Le Pape François a rencontré les autorités arméniennes lors du premier jour de son voyage apostolique en Arménie ce vendredi 24 juin. Après une rencontre privée avec le Président arménien Serge Sarkissian au Palais présidentiel, le Saint-Père a fait part de sa « grande joie de pouvoir être ici, de fouler le sol de cette terre arménienne si chère, de rendre visite à un peuple aux traditions antiques et riches, qui a témoigné avec courage de sa foi, qui a beaucoup souffert, mais qui est parvenu à toujours renaître. » Un an après le centenaire du massacre de Arméniens par les Ottomans, le Pape a répété le mot « génocide ».
Devant 240 invités du Corps diplomatique, des autorités politiques et de la société civile et culturelle arménienne, le Saint-Père a tenu a remercier le président arménien pour son invitation. Un échange après la venue, en avril 2015, du chef d’État, « avec leurs Saintetés Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de Tous les Arméniens, et Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, et avec Sa Béatitude Nersès Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens, récemment décédé » pour la célébration solennelle dans la Basilique Saint-Pierre en « mémoire du centenaire du Metz Yeghérn, le "Grand Mal", qui a frappé votre peuple et a causé la mort d’une multitude considérable de personnes » a rappelé le Pape.
Il y a un an, c’est lors de cette commémoration que le Saint-Père avait qualifié de « génocide » le massacre des Arméniens par les Ottomans en 1915. Ce vendredi 24 juin, devant les autorités, le Pape a parlé d’une « tragédie », d'un « génocide » rendu possible par « d’aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l’esprit des bourreaux au point qu’ils se sont fixé le dessein d’anéantir des peuples entiers ».
Le Saint-Père a rendu honneur à tout le peuple arménien, et à sa fidélité à « la Croix », « même dans les moments les plus tragiques de son histoire ». « Cela révèle combien sont profondes les racines de la foi chrétienne et quel infini trésor de consolation et d’espérance elle contient » a souligné le Pape appelant à tirer les leçons de ce passé marqué par « la haine, le préjugé et le désir effréné de domination ». Le Pape le rappelle, « le peuple arménien a fait personnellement l’expérience » de la souffrance et la douleur, « il connaît la persécution ». Dénonçant « les projets de guerre, d’abus et de persécution violente » de ceux qui instrumentalisent le nom de Dieu, le Saint-Père a aussi insisté sur le sort des chrétiens aujourd’hui, qui « peut-être plus qu’au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi ».
C’est dans ce sens que le Souverain Pontife a encouragé l’Arménie « à ne pas priver la communauté internationale de sa précieuse contribution ». Il a par ailleurs exhorté les responsables politiques à rechercher toujours « la paix, la défense et l’accueil de ceux qui sont la cible d’agressions et de persécutions » à faire prévaloir le dialogue et la collaboration «en vue de construire un climat de confiance propice à la conclusion d’accords durables».
Alors que l’Arménie fête cette année le 25ème anniversaire de son indépendance, le Pape a invité les autorités arméniennes présentes à « faire mémoire des objectifs atteints et à se proposer de nouveaux buts vers lesquels tendre ». C’est un « moment spécial » a dit le Saint-Père, qui doit permettre de « recueillir et coordonner les énergies, en vue de favoriser un développement civil et social du pays, équitable et inclusif ».
Le Pape a enfin souligné le lien entre l’histoire de l’Arménie et son identité chrétienne, conservée au cours des siècles. « Cette identité, loin de faire obstacle à la saine laïcité de l’État, l’exige plutôt et l’alimente, en favorisant la citoyenneté participative de tous les membres de la société, la liberté religieuse et le respect des minorités. » Cette identité, source de cohésion du peuple, explique-t-il, doit permettre de « déterminer les voies utiles pour surmonter les tensions avec certains pays voisins » afin de faciliter « la réalisation de ces importants objectifs, en inaugurant pour l’Arménie une époque de vraie renaissance ». Une renaissance à laquelle l’Église catholique, « même en étant présente dans le pays avec des ressources humaines limitées » souhaite contribuer.
Dans son discours au Saint-Père, le Président arménien a vivement remercié le Pape pour cette visite historique. Un voyage « très attendu dans notre pays » a-t-il dit, insistant sur l’admiration du peuple arménien pour le Pape, dévoué « aux idées humanitaires et aux valeurs universelles de l'amour, de la paix et de la bonté, et avec votre souci constant pour les problèmes qui concernent les Arméniens ». Serge Sarkassian a tenu à approuver la devise officielle de ce 14e voyage apostolique, comme une « visite à la première nation chrétienne » et à saluer un voyage qualifié de « pèlerinage », ce qui atteste, a-t-il souligné, « du lien unique entre l'Église catholique romaine et l'Église apostolique arménienne ».
Source : Radio Vatican (BH).
Texte intégral du discours du Pape traduit en français ci-dessous.
VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
EN ARMÉNIE
(24-26 JUIN 2016)
Rencontre avec les autorités civiles et avec le Corps diplomatique
Discours du Pape François
Palais présidentiel
Vendredi 24 juin 2016
Monsieur le Président,
Distinguées Autorités,
Illustres Membres du Corps Diplomatiques
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un motif de grande joie de pouvoir être ici, de fouler le sol de cette terre arménienne si chère, de rendre visite à un peuple aux traditions antiques et riches, qui a témoigné avec courage de sa foi, qui a beaucoup souffert, mais qui est parvenu à toujours renaître.
« Notre ciel turquoise, les eaux limpides, le lac de lumière, le soleil d’été et d’hiver, la foire boréale, […] la pierre des millénaires, […] les livres caractérisés par le style, devenus prière » (Elise Ciarenz,Ode à l’Arménie). Voilà quelques images puissantes que l’un de vos illustres poètes nous offre pour nous éclairer sur la profondeur de l’histoire et sur la beauté de la nature de l’Arménie. Elles renferment en peu d’expressions l’écho et la densité de l’expérience glorieuse et dramatique d’un peuple et l’amour dévorant pour sa Patrie.
Je vous suis vivement reconnaissant, Monsieur le Président, pour les aimables paroles de bienvenue que vous m’avez adressées au nom du Gouvernement et des habitants de l’Arménie, et pour m’avoir offert la possibilité, grâce à votre courtoise invitation, d’échanger la visite que vous avez effectuée l’année dernière au Vatican, lorsque vous avez pris part à la célébration solennelle dans la Basilique Saint Pierre, avec leurs Saintetés Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de Tous les Arméniens, et Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, et avec Sa Béatitude Nersès Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens, récemment décédé. À cette occasion, on a fait mémoire du centenaire du Metz Yeghérn, le ‘‘Grand Mal’’, qui a frappé votre peuple et a causé la mort d’une multitude considérable de personnes. Cette tragédie, ce génocide, a inauguré malheureusement la triste liste des effroyables catastrophes du siècle dernier, rendues possibles par d’aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l’esprit des bourreaux au point qu’ils se sont fixé le dessein d’anéantir des peuples entiers. Il est bien triste que – dans ce cas comme dans les autres – les grandes puissances regardaient ailleurs.
Je rends honneur au peuple arménien, qui, éclairé par la lumière de l’Évangile, même dans les moments les plus tragiques de son histoire, a toujours trouvé dans la Croix et dans la Résurrection du Christ la force de se relever et de reprendre le chemin avec dignité. Cela révèle combien sont profondes les racines de la foi chrétienne et quel infini trésor de consolation et d’espérance elle contient. Ayant devant nos yeux les résultats néfastes auxquels ont conduit, au siècle dernier, la haine, le préjugé et le désir effréné de domination, je souhaite vivement que l’humanité sache tirer de ces tragiques expériences la leçon d’agir avec responsabilité et sagesse pour prévenir les dangers de retomber dans de telles horreurs. Que se multiplient donc, de la part de tous, les efforts afin que dans les controverses internationales prévalent toujours le dialogue, la recherche constante et authentique de la paix, la collaboration entre les États et l’engagement assidu des organismes internationaux, en vue de construire un climat de confiance propice à la conclusion d’accords durables tournés vers l’avenir.
L’Église catholique désire collaborer activement avec tous ceux qui ont à cœur les destinées de la civilisation et le respect des droits de la personne humaine, pour faire prévaloir dans le monde les valeurs spirituelles, en démasquant ceux qui en souillent le sens et la beauté. À ce sujet, il est d’importance vitale que tous ceux qui déclarent leur foi en Dieu unissent leurs forces pour isoler quiconque se sert de la religion pour mener des projets de guerre, d’abus et de persécution violente, en instrumentalisant et en manipulant le Saint Nom de Dieu.
Aujourd’hui, les chrétiens en particulier, comme et peut-être plus qu’au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi, tandis que trop de conflits dans diverses régions du monde ne trouvent pas encore de solutions positives, en causant des deuils, des destructions et des migrations forcées de populations entières. Il est indispensable, par conséquent, que les responsables des destinées des nations prennent avec courage et sans tarder des initiatives visant à mettre fin à ces souffrances, en faisant de la recherche de la paix, de la défense et de l’accueil de ceux qui sont la cible d’agressions et de persécutions, de la promotion de la justice et d’un développement durable, leurs objectifs prioritaires. Le peuple arménien a fait personnellement l’expérience de ces situations ; il connaît la souffrance et la douleur, il connaît la persécution ; il garde en mémoire non seulement les blessures du passé, mais aussi l’esprit qui lui a permis, chaque fois, de prendre un nouveau départ. En ce sens, je l’encourage à ne pas priver la communauté internationale de sa précieuse contribution.
Cette année, on célèbre le 25ème anniversaire de l’indépendance de l’Arménie. C’est une heureuse circonstance pour laquelle il faut se réjouir et l’occasion de faire mémoire des objectifs atteints et de se proposer de nouveaux buts vers lesquels tendre. Les festivités à cette heureuse occasion seront d’autant plus significatives si elles deviennent pour tous les Arméniens, dans la Patrie et dans la diaspora, un moment spécial pour recueillir et coordonner les énergies, en vue de favoriser un développement civil et social du pays, équitable et inclusif. Il s’agit de veiller constamment à ne jamais manquer aux impératifs moraux d’égale justice pour tous et de solidarité envers les faibles et les moins nantis (cf. Jean-Paul II, Discours au départ de l’Arménie, 27 septembre 2001 :Insegnamenti XXIV, 2[2001], p. 489). L’histoire de votre pays va de pair avec son identité chrétienne, conservée au cours des siècles. Cette identité chrétienne, loin de faire obstacle à la saine laïcité de l’État, l’exige plutôt et l’alimente, en favorisant la citoyenneté participative de tous les membres de la société, la liberté religieuse et le respect des minorités. La cohésion de tous les Arméniens et l’engagement accru afin de déterminer les voies utiles pour surmonter les tensions avec certains pays voisins rendront plus facile la réalisation de ces importants objectifs, en inaugurant pour l’Arménie une époque de vraie renaissance.